Et tu n'es pas revenu - Marceline LORIDAN-IVENS

Quatrième de couverture: « J’ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l’ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T’écrire m’a fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui m’enserre le cœur. Je voudrais fuir l’histoire du monde, du siècle, revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille. »

L'avis de Laeti

Mon histoire avec le livre: J'en avais entendu parler sur Livraddict et ayant eu l'opportunité de le découvrir, je me suis jetée dessus!

Mes impressions: Marceline n'a que 15 ans lorsqu'elle est déportée avec son père à Aushwitz-Birkenau. Son père lui dit alors une phrase qui la hantera à jamais" Toi tu reviendras peut-être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas", une terrible prophétie qui marquera sa vie. 

Marceline écrit ici une lettre à ce père qu'elle a tant aimé et qui n'est pas revenu de l'horreur des camps. Elle décrit la survie impossible, la reconstruction difficile et le retour dans sa famille.  Face à l'incompréhension de celle-ci face à ce qu'elle a vécu, Marceline lutte contre ses souvenirs tatoués à jamais en elle et sur elle, et contre ses traumatismes.

Ce livre est également la retranscription d'un combat pour changer le monde et a aussi pour but de  rappeler aux hommes l'horreur qui pourrait basculer de nouveau  à tout moment dans notre pays.

Les mots sont justes, le texte poignant malgré qu'il soit court et j'ai été profondément touché.
Cet ouvrage était nécessaire pour un devoir de mémoire et je ne peux que le conseiller à tous.

Les extraits que je retiens: "Tu avais fait bien des démarches avant guerre pour décrocher cette nationalité dont tu rêvais. En vain. Tu l'aimais ce pays, je ne suis pas sûre que c'était réciproque."

"Tu aurais dû revenir. J'ai toujours pensé qu'il y eût mieux valu pour la famille que ça soit toi plutôt que moi. Ils avaient besoin d'un mari, d'un père plus que d'une soeur"

"Je t'aimais tellement que je suis contente d'avoir été déportée avec toi."

L'avis d'Elsa

Mon histoire avec le livre : Après l'avoir lu, Laëti me l'a remis pour que je puisse le découvrir à mon tour.

Mes impressions : Marceline Rosenberg, née de parents juifs polonais, est déportée avec son père et envoyée à Auschwitz-Birkenau à l'âge de 16 ans. Son père lui annonce alors qu'elle s'en sortira, mais pas lui. Et malheureusement, il avait raison.

Marceline restera traumatisée par les camps et l'absence de son père, avec qui elle était très proche. Dans ce témoignage, Marceline parle à son père, lui dit combien il lui manque, lui explique comment elle a réussi à survivre, ce qu'elle est devenue ... 

On ne peut imaginer l'horreur qu'a pu vivre cette fille, son père, ainsi que tous les autres déportés. Ce court témoignage est poignant, et Marceline est touchante et extrêmement courageuse.

Tout comme Laëtitia, je le conseille à tous.

Les extraits que je retiens : "Tu as dû me supplier de vivre, de tenir dans ton message. Ce sont des mots communs, ceux que dicte l'instinct, les seuls qui restent aux hommes sensés qui n'entrevoient pas demain".

"Tes mots ont glissé, s'en sont allés, même si j'ai dû les lire plusieurs fois. Il me parlaient d'un monde qui n'était plus le mien".

"J'aurais aimé te donner de bonnes nouvelles, te dire qu'après avoir basculé dans l'horreur, attendu vainement ton retour, nous nous sommes rétablis. Mais je ne peux pas. Sache que notre famille n'y a pas survécu. Elle s'est disloquée. Tu avais fait des rêves trop grands pour nous tous, nous n'avons pas été à la hauteur".

Editions GRASSET - 112 pages - 12,90 euros