mercredi 23 août 2017

Florence Clerfeuille - Le poids de la colère


Quatrième de couverture : Sait-on vraiment qui on est à dix-huit ans ?
Comme leurs mères avant elles, Isabelle, la rebelle, et Elena, l’enfant adoptée, sont amies depuis l’enfance. Étudiantes à Montpellier en 1986, elles apprennent l’autonomie. S’engagent pour les causes qui les font vibrer. Expriment leurs colères.
De leur côté, Jacqueline et Maryvonne sont toujours inséparables. Mais tellement différentes ! Jusque dans la façon d’accompagner leurs filles vers l’âge adulte.
Et puis il y a ce professeur qu’Isabelle remarque dès le premier cours… Comment va-t-il l’aider à se construire ?


Notre histoire avec le livre : Après avoir dévoré le premier tome "Le frisson de la liberté", Florence CLERFEUILLE nous a gentiment fait parvenir la suite de sa trilogie, avec ce deuxième tome, que nous avions hâte de découvrir. Nous la remercions très chaleureusement. 

L'avis d'Elsa

Mes impressions :  1986, dix-huit ans après mai 68, qui a tracé l'avenir de Jacqueline et Maryvonne, leurs filles, Isabelle et Elena, sont inséparables, tout comme leurs mères au même âge.

Jacqueline est à présent mariée et femme au foyer. Éteinte, elle a toujours eu beaucoup de mal à communiquer avec sa fille Isabelle, très vive et avec une colère constante en elle. Pourtant, les deux femmes ont bien plus de points communs qu'elles ne le pensent.

Maryvonne, quant à elle, élève seule ses deux enfants d'origine coréenne, qu'elle a adoptés. Contrairement à son amie, elle a toujours été très proche de sa fille Elena et de son fils Rafael. Entre eux, il n'y a jamais eu de secrets ... Ou presque, car Isabelle va faire une rencontre qui va plonger sa mère et son amie dix-huit ans en arrière, et faire resurgir un lourd passé.

C'est toujours un plaisir de retrouver Florence Clerfeuille et je la remercie de nous avoir fait une nouvelle fois confiance en nous adressant la suite de cette trilogie féminine et féministe.

J'avais aimé le premier tome, qui m'avait permis d'en savoir plus sur la condition de la femme dans les années 60. L'amitié de Jacqueline et Maryvonne a traversé les années sans prendre une ride, malgré leur évolution. 

La jeune fille rebelle qu'était Jacqueline a laissé place à une femme rangée et effacée. Épouse de militaire, elle ne quitte plus son foyer et reste dans l'ombre de son mari et de sa fille. Maryvonne a elle réussi à mener à bien ses projets. Institutrice à Montpellier, elle se fait muter dans sa ville natale, afin d'être plus proche de son amie et d'accueillir ses enfants dans un bon cadre de vie. Éternelle célibataire, elle ne souhaitait pas s'encombrer d'un homme. Sa vie est bien assez remplie entre son métier et son rôle de Maman.

Ici, nous assistons à la naissance de l'amitié entre Isabelle et Elena, leurs filles. A l'instar de leurs mères, les deux jeunes filles, inséparables, vont mener leurs propres combats. Elena va vite rejoindre SOS racisme, tandis qu'Isabelle va manifester contre le projet de loi Devaquet, ayant pour but de réformer le système universitaire français. Mais le véritable combat de cette dernière va plutôt se mener sur le plan personnel, par une découverte qui va changer sa vie.

Ce deuxième tome, dans la continuité du premier, est également axé sur la femme. Des sujets forts y sont traités, tel que l'avortement, illégal jusqu'en 1975. Ma préférence va pour ce volet, car je me suis beaucoup attachée à Isabelle et surtout à Elena. J'espère pouvoir les retrouver prochainement dans "Le choc de la haine", qui clôturera cette trilogie.

L'avis de Laetitia

Mes impressions : J'étais absolument ravie de retrouver Maryvonne et Jacqueline. Nous les avions laissé à l'aube de leurs vies de femmes et j'étais enchantée de connaître la suite!

Jacqueline s'est mariée avec Patrick, mariage arrangé par sa famille et a mit au monde une petite fille,  Isabelle.
La jeune femme rebelle, forte et indépendante, a laissé place à une épouse passive et à une mère dépassée par le potentiel de sa fille et ne sachant que faire pour créer un lien qu'elle juge inexistant, avec elle. Elle cache un lourd secret, qui au fil du temps, la pèse et met en péril sa relation avec sa fille. Son quotidien n'est donc plus aussi joyeux qu'il a pu l'être dans le passé et c'est avec effacement qu'elle traverse les jours.

Maryvonne, quant à elle, est institutrice, n'est pas mariée mais a deux enfants qu'elle a adoptés, Rafael et Elena, d'origine coréenne. Sa vie la comble et elle trouve beaucoup d'épanouissement de part un métier qu'elle adore et deux enfants raisonnables et tendres envers leur mère. Le lien qui unit ce petit trio est indéniable et particulièrement touchant. Maryvonne a donc réussi sa vie sur tous les plans et cela se ressent de par son équilibre, parfait.

Ici, nous allons continuer à suivre les aventures de Jacqueline et Maryvonne,  mais en filigrane: en effet, les deux personnages centraux de ce deuxième tome sont leurs filles, Elena et Isabelle, qui sont amies tout comme leurs mamans.

Les deux jeunes filles sont tout aussi attachantes que leurs mères et je suis ravie de les avoir rencontré!

Isabelle, empreinte d'une colère et d'une révolution intérieure, qu'elle n'explique pas,  se battra contre la loi visant à réformer l'université et ses pratiques. Elle verra aussi sa vie chavirer par l'arrivée d'un professeur de lettres dans sa vie. Bien plus qu'elle ne le pense d'ailleurs.
En lisant les passages la concernant et après avoir dévoré le premier tome, j'ai beaucoup aimé discerner les petites touches de caractère appartenant à l'un et l'autre de ses parents.
Au défilement des chapitres, nous sentons un apaisement la remplir de par les découvertes qu'elle fera. Isabelle est clairement mon personnage préféré de ce deuxième tome. J'ai aimé sa force de caractère, sa sensibilité cachée par une carapace et sa détermination.

Elena, quant à elle, raisonnée comme sa maman pouvait l'être dans sa jeunesse,  s'investira pour des causes comme l'avortement ou SOS Racisme. Toujours avec justesse et intelligence, nous retrouvons également beaucoup de similitude dans sa façon d'agir, avec sa maman.

Si Mai 68 semble loin dans la chronologie, cette période n'est pourtant pas si loin car plusieurs combats font également vivre les rues : une loi visant à régenter l'université est sur le point de passer l'avortement, illégal, est abordé par Simone Veil et SOS racisme prend place sur les vestes des jeunes avec le Pin's Touche pas à mon pote.

Florence CLERFEUILLE m'a, encore une fois, emporté sans aucune difficulté, à la dernière page de l'un de ses livres. Toujours aussi fan de son écriture, j'ai dévoré ce deuxième tome.
Hâte, maintenant, de découvrir le troisième tome, qui clôturera cette saga.

Je remercie de nouveau Florence CLERFEUILLE pour sa confiance, sa fidélité et sa gentillesse. 

Date de sortie : 6 janvier 2017
FADM - 318 pages
17 euros (broché) - 2.99 euros (ebook)

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